Articles de mars 2014

Leçon reçue ce jour : Comment écœurer un.e militant.e en 7 mots simples ou 17 lettres ?

Militer, c’est compliqué.

Non. En fait, ce n’est pas militer qui est compliqué. Ce qui est compliqué, c’est arriver à avancer tous ensemble pour atteindre un objectif, et y prendre du plaisir.

Militer c’est précieux parce que le militantisme repose sur le don. Le don de soi, le don de son temps, gracieusement.

Militer apporte beaucoup de satisfaction, de félicité, surtout quand le message qu’on porte commence à percer. Alors, à certains moments, il y a une euphorie à militer. Il y a cette adrénaline qui vous tient éveillé, qui vous rend efficace, organisé, et elle vous permet de réaliser de très belles choses puis, au-delà du caractère pragmatique, elle vous permet d’atteindre des instants victorieux.

Militer c’est aussi, parfois, faire que les points de vues s’entrechoquent. Alors, on prend le risque de bouleverser l’équilibre fragile qui s’est créé dans le collectif. Mais on assume les débats, on tranche, on décide. Mais, on ne peut pas imposer aux gens de militer. D’abord, ils font un pas, puis ils y viennent, petit à petit, tranquillement, et un jour, ils s’aperçoivent eux-même qu’ils militent, parce qu’ils débattent, qu’ils argumentent, qu’ils arrivent à convaincre. Et puis, ils s’aperçoivent qu’ils y prennent du plaisir. Et tout prend sens naturellement. Voilà, on est devenu un militant.

Et un militant, associé à un autre militant, qu’on associe eux-aussi à d’autres militants, ça crée le collectif. Parce qu’on comprend assez vite, quand on milite, qu’ensemble on est plus fort.

A contrario, croire que l’on se suffit à soi même, c’est faire l’erreur de penser qu’on n’a pas besoin du collectif, qu’on n’a pas besoin de faire ensemble. C’est laisser à penser que la bataille est gagnée, ça démobilise, ça démotive, ça dépolitise.

Et parce que cet équilibre est fragile, que ce don de soi, ce don de temps, est précieux, il y a quelque chose qu’il ne faut jamais dire à un militant, sous peine de passer pour arrogant, prétentieux et surtout suffisant.

Ce qu’il ne faut jamais dire à un militant, c’est : ON A PAS BESOIN DE TOI.
7 mots ou 17 lettres qui justifient parfois que les gens disparaissent, sans en donner la raison, et sans plus jamais revenir militer.

Aujourd’hui, après 6 ans de militantisme, un camarade, quelqu’un de très bien, pour qui j’ai beaucoup d’estime et de respect, m’a dit ça, alors que je souhaitais consacrer de mon temps à militer : ON A PAS BESOIN DE TOI.

Alors, cher camarade, je te le dis avec l’objectivité la plus sincère et sans aucune animosité : dans le militantisme, on a besoin de tout le monde, même de toi, et même de moi. Car si ici, dans cette ville, pour ta bataille, des centaines de militants sont derrière toi et qu’effectivement tu n’as pas besoin de moi, je trouverai très certainement un collectif à qui donner de mon temps et de ma ténacité.

K

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Alors, j’ai fait un roman de gare et je l’assume complètement !!!

Cela fait maintenant quelque temps que j’ai commencé à écrire un texte, plus long que d’habitude…
Une histoire même, totalement inventée, en tout cas qui n’a pas existé telle qu’elle est racontée dans ce livre.

Je l’ai commencé dans le jardin de Nicolas, en Essonne, par un beau matin ensoleillé.
Je m’en rappelle comme si c’était hier. Il faisait des tentatives de montage de son documentaire avec un jeune monteur, ce qu’on appelle un « ours » dégrossi dans lequel le rythme n’a pas d’importance. C’est l’étape de mise en ordre des séquences pour raconter l’histoire. Et parfois, en documentaire, mettre l’histoire dans l’ordre peut prendre un temps non négligeable. Ce jeune monteur, assez sensible, s’appelait, et s’appelle encore d’ailleurs, Romain. Il a donné son prénom à mon personnage principal, sans le savoir.

J’ai commencé à écrire en faisant de longs chapitres.
Je me noyais dans les détails, mais je voulais parler de choses que je connaissais. J’avais centré mon récit sur le cinéma d’abord. Je voulais parler des dérives, faire un livre à la « Snuff » un peu… Et puis, rapidement, je me suis ravisée. J’ai parlé de sentiments parce que ce que je retiens de cette époque, c’est la force des relations humaines et les sentiments qui les ont créées.

Alors, j’ai fait un roman de gare et je l’assume complètement !!! J’ai continué en faisant de courts chapitres, j’y ai même fait mourir quelqu’un, en le faisant exprès ! Je connais tous les lieux de ce récit, la Butte aux cailles et le passage Boiton, les quartiers de Paris, son métro, le Train Bleu, le festival de Cannes, ce village au château en ruine, New York, Barcelone, cette station essence sur l’autoroute A1, le décor de cinéma et son perron du chapitre 3. Seules la Sologne et la terrasse de la maison me sont inconnues ! Mais il me fallait des endroits vierges de souvenirs pour y faire naître un bout d’histoire.

J’ai fait un bouquin populaire ! Tout le monde peut le lire en 2 heures, voire même 1 en lisant vite, le temps d’un voyage en train, en métro ou en RER. Je l’ai fait pour qu’on le dévore… Peut-être qu’il ne sera pas au goût de tout le monde. Les goûts et les couleurs, vous savez, c’est une longue discussion sans fin ! Mais j’y ai mis de l’amour parce que c’est le message de ce livre : l’amour se partage.

Je l’ai relu dix fois, même cent fois… et je ne trouve rien à y ajouter. Il y aurait bien sûr des relectures à faire, des corrections à apporter. Mais à force de se dire ça, finalement, les écrits ne voient jamais le jour. Ils restent dans un placard, ou sur une étagère. Dans le cas de ce livre, il pourrait rester sur une clé usb encore bien 10 ou 20 ans sans qu’il ne soit jamais imprimé… Alors aujourd’hui, je me suis décidée : j’ai demandé les devis à l’imprimeur et puis j’y vais !

Vous vous doutez bien que je n’ai pas l’intention de me faire un seul centime avec ce livre dont l’auteur (moi-même) est totalement dénué de talent ! Mais je vais donner un peu de moi dedans quand même. Alors, à vous introduire dans ma vie et vous confier quelques éléments qui me sont précieux, autant que ce soit payant !

En attendant, je vous offre le chapitre 31 :

« Chapitre 31

C’est dingue comme parfois, on a l’impression que les choses nous échappent. On vient juste de les attraper, on les a là, dans le creux de notre main, on serre fort pour ne pas les perdre et, en un coup de vent, tout s’envole sans qu’on arrive à le maîtriser.

On passe des années à essayer d’atteindre un but qu’on s’est fixé, cette satisfaction qui comble. On passe des années à essayer de comprendre pourquoi ça ne marche pas comme on veut. On persévère, on se forge de ténacité parce qu’on sait qu’un jour ce qu’on a espéré va finir par se produire.

Romain n’avait jamais accepté qu’une seule femme le possède. Et pourtant, ce matin là, il était bien forcé d’admettre qu’il était possédé.

Elle était là, à lui dire qu’elle s’en va. Il l’avait attendu et elle était venue. Et maintenant ?
Elle avait raison, il finirait par la détester un jour parce que les habitudes auraient tout emporté sur leurs passages. Il ne savait de toute façon pas comment la retenir. Mais la retenir n’était pas forcément la bonne solution.

La posséder, ce qu’elle ne laisserait de toute façon pas faire, c’était finalement la perdre un jour. La laisser libre, c’était s’assurer qu’elle reviendrait. Alors, s’il devait l’aimer comme ça il le ferait. D’une certaine manière, elle serait toujours là. Loin peut-être, mais là…

Il venait de comprendre que l’amour n’est pas forcément cette présence de l’autre que l’on cherche constamment, mais la certitude inébranlable que les sentiments ne changent pas, quoi qu’il arrive.

Il y a le hasard des rencontres et parfois quelque chose se passe. Quelque chose qu’on ne maîtrise pas, qu’on ne comprend pas, mais quelque chose qui ne nécessite pas d’être oublié, parce que le simple fait de le vivre et puis de s’en souvenir peut vous plonger dans un état de sérénité absolu. Parfois aussi, le destin utilise ces moments de hasard pour écrire quelque chose de beau, de sincère et d’infini, dont on jouit comme d’un privilège inestimable. »

K.

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Nous étions 12 de l’Aveyron…

Bonjour chers amis et chers lecteurs,

Cela fait maintenant une éternité que je n’ai pas écrit un seul article sur mon blog.

Le temps passe, le temps presse et je ne trouve pas le temps de partager avec vous tout ce que je vous voudrais vous dire.

Alors, aujourd’hui, je prends le temps.

Le temps de vous raconter en quelques mots cette superbe journée ensoleillée hier à Toulouse, avec mes camarades ! Nous étions 12 de l’Aveyron, à venir renflouer la manifestation pour le partage des richesses. Nous avons passé un moment de fraternité, riche en émotions, en rires et en discussions. C’est grâce à ces moments là, vraiment, que j’ai la conviction que je suis à ma place et que je ne me suis pas trompée. Au-delà de ce que nous défendons, trouver du plaisir à militer avec mes camarades est ce qui m’apporte le plus, mais également ce qui m’importe le plus.

Patrick était là aussi ! Ca y est ! Il va s’engager avec nous ! Je suis tellement contente parce que ce sont deux de mes mondes qui sont en train de s’assembler. C’est donc bien parce qu’il y a une cohérence dans tout cela !

Je me suis dit que 2014 serait l’année de l’amitié, parce que j’ai trop négligé mes amis ces dernières années. Et quand on néglige ce qui est cher, il se peut que les gens s’en aillent et ça, je le veux pas, je ne le supporterai pas. Aucun engagement, aucune lutte, ne justifie qu’on néglige ses propres repères dans une vie. Alors, je veux prendre du temps avec eux, essayer de nous retrouver tous ensemble, débattre, refaire le monde, s’assurer que nous allons tous bien, et prendre soin les uns des autres.

Alors, malgré toute cette bousculade, j’arrive à trouver le temps d’essayer de prendre soin d’eux. En retour, ils prennent soin de moi. Et je crois que c’est aussi ça, se construire une famille. En tout cas, je les aime comme une famille.

Nicolas me dit qu’on « grandit », il a raison.

D’ailleurs, je vous invite à attendre patiemment la sortie de son prochain documentaire « Michel Dallaire, ou la balade des êtres libres » dont le titre résonne en moi comme une évidence, comme une vérité qu’il faudrait révéler à tout le monde. Mais tout le monde n’y est pas prêt… Bientôt, je l’espère… En tout cas, je le souhaite tant !

Sinon, pour le reste, tout se tend un peu plus chaque jour. En France, c’est la déception. Tout le monde commence à confondre sa gauche et sa droite. On perd les quelques repères politiques que l’on avait encore il y a 10 ans. Les intermittents du spectacle sont chaque jour un peu plus pointés du doigt de manière totalement injuste et irrationnelle, alors que nous avons tous tellement besoin d’eux pour pouvoir rêver. L’Espagne souffre et les droits des femmes, là-bas, sont plus que jamais menacés. L’Ukraine, le pays de mon grand-père, se divise dangereusement dans de terribles bains de sang, sacrifiant ses enfants devant les fusils. Le monde ne tourne plus rond.

Je ne parle plus du travail… C’est donc que tout va bien !

Nous ne lâchons rien, comme d’habitude ! Nous ne le faisons pas uniquement pour nous, nous le faisons pour tous, parce que nous croyons à une autre possibilité de vivre. En tout cas, nous croyons inconditionnellement que nous pouvons bien vivre tous ensemble.

J’ai hâte d’être en juillet ! Pour manger des fruits rouges, des pêches, profiter des longues journées d’été et prendre du temps pour moi. J’espère vous y croiser !

Krishiou

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